Le dimanche 7 septembre dernier, de nombreux diocésains se sont rassemblés aux côtés de notre archevêque pour vivre une journée en communauté. Retrouvez l’homélie prononcée par Mgr James.
Voilà la foule dont parle l’Évangile, la foule présente ici et qui « fait route avec Jésus » : parents et enfants, personnes âgées et malades, étudiants, membres du monde viticole et d’autres professions, séminaristes, personnes consacrées et ministres ordonnés. Une foule unie à celle qui entourait le Saint-Père ce matin pour la canonisation de Pierre Giorgio Frassati et de Carlo Acutis. Mais, en ce début d’année, la météo n’est pas bonne : nuages gris ou noirs de la guerre dans différents pays, avis de tempête dans le nôtre. Alors, quelle orientation donner à notre année ? Que veux-tu Seigneur ? Comme l’évoque la 1ère lecture, nous voulons « faire ce qui Te plaît » et qu’est-ce qui Te plaît ? À partir des textes, je retiens 3 mots : sommet, ami, maison.
Sommet. Qu’est-ce qui Te plaît ? Jésus est clair sur ce qui Lui plaît : Le préférer par-dessus tout et porter Sa croix ! C’est fou ! Vertigineux ! C’est trop ! Ca frise le fanatisme ! pensent certains, telle cette dame âgée rencontrée dans une rue à Bordeaux : « je suis une de vos ouailles ! Je fais mes dévotions à Notre-Dame d’Aquitaine et je donne au denier du culte. » Quelle joie pour le pasteur ! Elle ajoute : « mais voilà Mgr, la religion, c’est comme les canelés bordelais. C’est très bon, ça fait du bien, mais point trop n’en faut ! » Comment Madame ? Est-ce l’attitude de la Sainte Vierge que vous priez ? Cet échange avec cette vieille dame nous ressemble tant. Comme elle, nous ajustons les objectifs de la route avec Jésus à nos petits moyens. Jésus me propose un 8000 m ? je préfère la montagne à vaches ! Alors en ce début d’année, Jésus insiste : « Si tu veux être mon disciple, l’objectif ne se négocie pas ! Ce sera un 8000 m, alors s’il te plaît, ajuste tes moyens aux objectifs que je te donne ! » En route pour le 8000 m, mais avec les moyens nécessaires, avec les conversions nécessaires ! Pier Giorgio Frassati, un montagnard l’accepte avec enthousiasme : verso l’alto ! Vers les sommets ! Et l’Église confirme aujourd’hui : prenez-le comme guide ! Regardez vers le haut, les sommets de l’amour ! Car mieux vaut viser la perfection et la manquer, que de viser la médiocrité et l’atteindre ! Et l’enthousiasme de Pierre Giorgio et de Carlo Acutis son petit frère, entraine les jeunes, mais pas que ! Aussi les boomers ! Il y en a des gens de tous âges, catéchumènes et néophytes, enthousiastes qui revêtent la croix de Jésus. Et c’est concret ! Par exemple, Pier Giorgio aimait son père, jamais il n’en a dit du mal. Mais il ne veut pas prendre sa suite dans l’entreprise de presse de la Stampa ; il a un autre objectif pour sa vie et il se donne les moyens pour l’atteindre : il va à la messe tous les jours, il va jusqu’à donner certains de ses vêtements à des pauvres de Turin ! C’est un fou, pense le père qui le traite durement. Le jour de l’enterrement de Pierre Giorgio à 24 ans, une foule immense entoure le cercueil, la foule des estropiés et des boiteux, et le père sanglote en découvrant le secret de son fils : verso l’alto ! vers les sommets de l’amour, l’amour de Dieu, l’amour des frères ! À une autre époque, avec son jean et ses baskets, son sweetshirt et son polo, son goût pour l’informatique et le foot, Carlo vise le même sommet. Lui aussi désire l’amitié avec le Christ dans l’Eucharistie et porte le souci des plus fragiles. L’un et l’autre vivent ce que dit saint Paul : « traite Onésime, non plus comme un esclave, mais plus qu’un esclave, ton frère bien aimé… » Aujourd’hui, traite les esclaves de la drogue, des réseaux sociaux, de la violence, traite-les comme tes frères bien-aimés. C’est le programme de tous les amis dans le Seigneur ! C’est le nôtre ! Quel beau signe d’amitié pour Jésus et sa mère que d’être là ce soir ! J’en suis aussi témoin dans vos familles, dans les paroisses et les aumôneries : Que de cœurs vous réconfortez ! Que de mains vous soutenez ! Que de larmes vous essuyez ! Que d’amour vous mettez dans le service caché, humble et désintéressé ! Amis dans le Seigneur, oui vous l’êtes. Et « cette amitié peut changer le monde, elle est le chemin vers la paix » ( Léon XIV aux jeunes ). Léon XIV poursuit en étant très concret ; il demande à nos familles, à nos paroisses, à notre diocèse, de donner à voir notre différence. Comment ? C’est le troisième mot : maison, maisons de la paix. Je le cite : dans ce monde menacé par la guerre, « que chaque communauté devienne une “maison de la paix” où l’on apprend à désamorcer l’hostilité au travers du dialogue, où l’on pratique la justice et où l’on cultive le pardon ». La paix n’est pas une utopie spirituelle, c’est une voie humble, faite des gestes quotidiens qui tisse la patience et le courage, l’écoute et l’action. Magnifique mission : nous tous, amis dans le Seigneur, en route verso l’alto, vers les sommets de l’amour, avec nos fraternités de quartier, en faisant de nos groupes, des maisons de la paix. Avant de partir, nous confions ce programme, notre année à Notre-Dame : Notre-Dame de Verdelais, priez pour nous !
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