Site icon Paroisse du Cap Ferret-sud Médoc

Vous avez dit « été intergénérationnel » ?

Retrouvez l’édito de Mgr James pour le mois de juillet 2025.

L’été est l’occasion de rencontres familiales : nous retournons au pays, nous vivons des « cousinades ». Parfois aussi, nous faisons une visite à des membres âgés de la famille, retirés dans un EHPAD ou une maison de retraite. Le psaume nous y appelle : « Ne me rejette pas au temps de ma vieillesse, quand décline ma vigueur, ne m’abandonne pas » (Ps 71, 9). Les visites sont importantes : souvent dans les chambres de nos aînés, nous voyons tant de photos accrochées au mur ! Et la joie est grande, pour les aînés, de rencontrer les jeunes générations. Au cours de cet été, développons la « culture de la rencontre » (Pape François). À ce sujet, des jeunes à l’occasion des demandes de sacrements, baptême, eucharistie, confirmation, à l’occasion aussi de pèlerinages vivent des échanges avec les aînés. Et les jeunes en sont heureux ! Les aînés aussi ! Je pense par exemple, à ce moment si beau du pèlerinage de l’Hospitalité Bordelaise : trois ou quatre générations s’y croisent, échangent, se mettent au service, prient ensemble ! Beau signe d’Espérance que de faire se rencontrer des générations ou de « vivre l’intergénérationnel », comme on aime à dire aujourd’hui ! Non seulement à Lourdes, mais dans nos familles !

Au cours de l’été, les grands-parents qui le peuvent sont souvent très actifs ! Certains d’entre eux l’ont déjà été dans l’année. Retraités ou engagés dans la vie professionnelle, ils ont rendu service à leurs enfants. Ils ont accueilli ou sont allés visiter les petits-enfants. Mais dans l’été, les rencontres se multiplient. Les petits-enfants sont reçus par les grands-parents et vivent ensemble quelques jours avec les cousins parfois aussi. Tant de fois, les grands-parents refont le geste de Syméon au temple : « Il reçut l’enfant dans ses bras et il bénit Dieu » (Lc 2, 28). 

Les lettres reçues des jeunes me disent l’enjeu des échanges avec les grands-parents. Un album de photos feuilleté avec la grand-mère fait découvrir à l’enfant que l’histoire ne commence pas avec lui. Pour grandir, un enfant a besoin de connaître l’histoire de sa famille. Le pape François le rappelait : « l’absence de mémoire historique est un sérieux défaut de notre société. Il s’agit de la mentalité immature du « c’est du passé » »[1]. Or, toute personne a besoin de se référer au passé pour comprendre le présent et se projeter vers l’avenir. C’est une nécessité liée à notre humanité et à notre foi chrétienne !

Lors de ces rencontres, les conversations avec les grands-parents ne sont pas toujours celles qu’un jeune peut avoir avec ses parents. « Bien des fois, ce sont les grands-parents qui assurent la transmission des grandes valeurs à leurs petits-enfants et beaucoup peuvent constater que c’est précisément à leurs grands-parents qu’ils doivent leur initiation à la vie chrétienne »[2] . Belle mission des grands-parents ! Je les remercie de la remplir.

Mais il faut reconnaître aussi que la vie commune entre générations différentes ne va pas toujours de soi ! Les habitudes des uns ne sont pas celles des autres. Ni les horaires, ni les goûts, ni la manière d’éduquer les enfants ou de faire la cuisine ! Ni non plus les pratiques religieuses ! Chacun y met du sien ! Comme on dit. Il peut arriver, aussi, qu’il y ait des heurts, des mots de trop, des fâcheries ! Ne nous en étonnons pas ! Mais, dans l’année jubilaire, nous ne pouvons pas nous en satisfaire non plus ! L’espérance se nourrit des réconciliations vécues, des pardons donnés et reçus. À ce sujet, le Cardinal Danneels, alors archevêque de Bruxelles avait écrit, « Les dix commandements de la réconciliation » (in « familles, Dieu vous aime, pp 152-153). Je leur trouve toujours de l’actualité et les propose à toutes nos familles.

Comment vivre en personnes et familles réconciliées ?

1- Nous accepter nous-mêmes tels que nous sommes et avec joie
2- Prendre en compte ce que nous avons reçu plutôt que ce qui nous manque
3- Remercier plutôt que se plaindre
4- Dire du bien des autres et le dire à haute voix
5- Ne jamais se comparer aux autres : la comparaison ne conduit qu’à l’orgueil et à la désespérance, sans rendre heureux
6- Vivre dans la vérité sans craindre d’appeler bien ce qui est bien, et mal ce qui est mal
7- Résoudre les conflits par le dialogue et non par la force : garder en soi les rancœurs ne peut qu’enfermer dans la tristesse
8- Dans ce dialogue, commencer avec ce qui rassemble, et n’aborder qu’après, ce qui divise
9- Faire le premier pas de la réconciliation le plus vite
10- Être persuadé que pardonner est plus important que le fait d’avoir raison

Bon été à tous, à toutes les générations ! Et bon repos physique et spirituel pour ceux qui le peuvent ! Et je n’oublie pas tous ceux pour qui l’été est une période d’activité intense ou, au contraire, de perte des relations habituelles. Qu’ils soient assurés de ma prière pour chacun et chacune d’entre eux !

+Jean-Paul James

[1] Pape François, « Amoris laetitia », n°193
[2] Pape François, « Amoris laetitia », n° 192

L’article Vous avez dit « été intergénérationnel » ? est apparu en premier sur Diocèse de Bordeaux – Église catholique en Gironde.

Quitter la version mobile