Méditation sur la pratique du Carême
17/o2/2021 – merc. des Cendres
Jeûner, Prier, Partager …
évangile st Matthieu 6/..
Lors de la célébration d’Entrée en Carême, ce mercredi des Cendres à Arès, le P. Gardair, dans son homélie, a rappelé à juste raison ces trois principes d’une « bonne pratique » du Carême.
Cela m’a donné à réfléchir … et je vous partage mon sentiment..
Pour nous, chrétiens d’occident, le Carême depuis le XIX° siècle a été bien adouci … Il ne connaît plus les rigueurs, que la plupart des Églises orientales ont conservées : ascétisme, abstinence stricte de nourriture, pénitences diverses, privation de réjouissances. À tel point que nos Carêmes passent presque inaperçus ; reste le fait de manger du poisson le vendredi – ce qui n’est pas une mauvaise chose.. Pourtant, ce temps de grâce que l’Église nous propose avant Pâques, est certainement la meilleur façon de nous configurer à Jésus, le Christ, modèle des Enfants de Dieu « lui qui était dans la condition de Dieu n’a pas retenu jalousement d’être traité à l’égal de Dieu.. il s’est dépouillé en prenant la condition des hommes ». Cette « incarnation », nous en avons été les témoins lors du baptême par Jean : Jésus s’est totalement immergé dans notre humanité afin qu »avec lui, par le baptême d’Esprit, nous soyons divinisé.. « Voyez de quel amour Dieu nous a aimés…Il a voulu que nous soyons Enfants de Dieu et nous le sommes… même si ce que nous serons ne paraît pas encore clairement.. »
Le Carême est donc ce temps où il nous est bon de regarder le Seigneur et d’entendre avec plus d’attention sa Parole afin de l’imiter en tout pour devenir ce que nous sommes.
Dans sa prière privée, Jésus rejoint son Père dans l’intimité du cœur : il y trouve la force de vivre, de combattre les tentations du Malin et de se donner à sa mission en répondant aux appels de ses frères les hommes, en particulier les humbles, les pauvres, les « blessés de la vie ».
Par le renoncement qui va jusqu’au don de sa propre vie, il nous fait riche de grâces et d’amour afin que nous puissions, à notre tour, agir comme lui.
Sur la Croix, Jésus rendit l’Esprit, afin que ce même Esprit-Saint soit répandu sur le monde pour la vie et le bonheur de tous.
À notre tour, nous sommes appelés, comme lui, à la Vie et au Bonheur qui sont des dons de Dieu à tous ses Bien-Aimés ….
Nous ne jeûnons pas pour nous faire souffrir, ou nous éprouver, mais parce que nous vivons au-dessus de cette condition strictement humaine qui pourrait nous rabaisser au rang d’animaux doués d’intelligences. Notre jeûne nous rend plus attentifs, plus réceptifs à la pauvreté des autres… et si cela peut nous faire économiser des biens que nous pourrons partager, alors nous sommes tous gagnants.