Séminaire exceptionnel du rabbin Moshe Taieb, rabbin de Bordeaux

L’Espérance dans le judaïsme – Comment la manière qu’a l’Éternel, à travers la Bible d’aimer le peuple hébreu/juif, a permis et permet à ce peuple, à travers les épreuves subies, d’espérer malgré tout en la justice et en la paix, de résister au mal, de se relever et de recommencer le chemin de la vie. Traversée biblique et tradition juive

Bonsoir, merci de votre présence. Nous sommes ce soir un petit peuple ! (Citation !). C’est peut-être bien la faute aux sollicitations nombreuses. Mais, dans le fond, pour un séminaire d’études, ce n’est peut-être pas plus mal. Nous aurons plus facilement la possibilité d’intervenir par des questions, des observations, des interprétations. Je remercie tout d’abord très vivement le rabbin Moshe Taïeb, cher Moshe, de nous donner une nouvelle fois accès aux interprétations juives de la Torah, plus largement du Tanak. Permettez-moi de rappeler que le Pape François a dit à plusieurs reprises qu’il faut accéder aux immenses richesses, dit-il, de la tradition interprétative juive. Le Pape sait, évidemment, le lien consubtanciel qui unit Jésus et les Écritures. Précisons quand même. Pourquoi l’Espérance ? L’espérance ou l’espoir, peut-être faudra-t-il que vous précisiez. Et pourquoi dans le Premier Testament ? Peut-être pour deux raisons. La première est que la période que nous vivons est angoissante et elle peut paraître désespérante, et elle l’est effectivement pour certains, exposés plus frontalement que d’autres. Où est l’espérance quand les catastrophes semblent l’horizon le plus probable ? Où est l’espérance quand se développe ce qu’on appelle le présentisme qui ne donne plus de crédit, ni au passé, ni au futur ? Comment, malgré tout, résister, se relever, espérer être relevé ? C’est peut-être, au moins pour partie, à cause de ces situations de danger et de ces modifications dans les mentalités, que le Pape François a voulu consacrer cette année jubilaire à l’Espérance.

La deuxième raison est que le Premier Testament retrace bien des dangers, des crises, que le peuple hébreu, le peuple juif a dû subir. Et le peuple a été tenté par la désespérance, où le désespoir, mais, malgré tout, il s’est relevé ; l’Eternel ne l’a pas abandonné. Le psaume dit : « pourquoi te désoler, ô mon âme, espère en Dieu ». Le Premier Testament apparaît dès lors comme une sorte de laboratoire de l’espérance, notamment dans les situations de danger, ou au moins dans les situations où quelque chose d’essentiel reste inachevé, reste en souffrance. Quel est donc cette puissance d’espérer ? Quelle est cette manière que l’Eternel a eu et a, d’aimer le peuple qu’il s’est choisi ? Quel est le désir profond du peuple qui a su déboucher sur une volonté concrète d’agir ? Quelle est cette attente, active, qui constitue un véritable mode d’existence ? Ce sont là des questions que semble poser le Premier Testament à ses lecteurs, et, si elles sont justes, si vous les recevez comme telles, ces questions alors touchent à la fois à l’intime de la personne, à son écoute de la Parole de Dieu, mais aussi collectivement à la relation aux frères. Cher Monsieur le Rabbin, cher Moshe, ce sont là des questions que nous nous posons. Peut-être les prendrez-vous en compte ? Mais, en tout état de cause, nous vous écoutons une nouvelle fois, avec toujours le même grand intérêt. Que vous soyez infiniment remercié pour ce que vous nous apportez.

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